Un client souhaite vous payer par chèque ou par virement et vous présente un « justificatif » qui vous semble douteux. Cette situation, fréquente dans le commerce et les transactions entre particuliers, est un signal d’alarme majeur. Accepter un paiement sur la base d’un justificatif non valable est la porte ouverte à l’impayé et à l’arnaque. Comment repérer les signaux d’alerte et se protéger efficacement ?
Les infos à retenir
- 🚨 La règle d’or : la preuve de paiement n’est pas le paiement. Une capture d’écran d’un virement, une attestation de la banque… ne sont que des déclarations d’intention. La seule preuve est l’argent crédité sur votre compte bancaire.
- ❌ Le risque N°1 : le chèque sans provision. Un chèque n’est jamais une garantie de paiement. Il peut être en bois, volé ou falsifié. Le fait que votre banque le « crédite » sur votre compte ne signifie pas qu’il est honoré.
- ⏳ Le délai de rejet d’un chèque : jusqu’à 2 semaines. Le vrai délai pour être certain qu’un chèque est approvisionné est d’environ 10 à 15 jours. Ne livrez jamais un bien de valeur avant ce délai.
- 👍 La solution la plus sûre : le virement instantané. Pour une transaction rapide et sécurisée, le virement SEPA instantané est la meilleure solution. Il est irrévocable et l’argent est sur votre compte en quelques secondes.
Quels sont les signes d’un justificatif de paiement non valable ?
La méfiance doit être de mise face à des « preuves » qui ne sont pas des paiements.
Le cas du chèque suspect
Un chèque présente de nombreux signaux d’alerte. Méfiez-vous des chèques mal remplis, avec des ratures, des écritures différentes, ou si le montant en chiffres ne correspond pas au montant en lettres. Un chèque dont le papier semble de mauvaise qualité ou qui n’est pas « barré » est également très suspect. Enfin, le « chèque de banque », bien que plus sûr, peut aussi être falsifié. En cas de doute, appelez l’agence émettrice pour en vérifier l’authenticité.
Le cas du virement « promis »
L’arnaque est ici plus subtile. L’acheteur vous envoie une capture d’écran de son application bancaire montrant un « ordre de virement » effectué en votre faveur. Attention, cette image peut être facilement falsifiée. De plus, un ordre de virement classique peut être annulé par l’émetteur dans les heures qui suivent. Ne vous fiez jamais à une capture d’écran.

Quels sont les risques concrets à accepter un paiement douteux ?
Le risque est double. Le premier, et le plus évident, est de perdre votre bien ou le fruit de votre service. Vous livrez la marchandise en pensant avoir été payé, mais le chèque revient impayé quelques jours plus tard. Le second risque est financier : lorsque votre banque rejette un chèque sans provision que vous avez déposé, elle vous facture des frais de rejet, qui peuvent aller de 20€ à 50€. Non seulement vous n’êtes pas payé, mais en plus, vous payez des frais.
Comment se protéger efficacement contre les impayés et les fraudes ?
Plusieurs méthodes permettent de sécuriser une transaction.
– Le paiement en espèces, pour les petits montants, reste une valeur sûre (attention aux faux billets).
– Le virement SEPA instantané est la solution moderne la plus sécurisée. L’argent est transféré de compte à compte en moins de 10 secondes et la transaction est irrévocable.
– Pour les chèques, si vous ne pouvez pas faire autrement, demandez un chèque de banque et prenez le temps d’appeler l’agence émettrice (en trouvant son numéro par vous-même, pas celui inscrit sur le chèque) pour en vérifier la validité et le montant.
– Les services de paiement en ligne sécurisés (comme Obvy ou LeBonCoin) qui agissent comme tiers de confiance sont aussi une excellente solution pour les transactions entre particuliers.
L’avis du conseiller bancaire pour les professionnels
« La règle que je donne à tous mes clients commerçants, c’est : ‘Pas d’argent sur le compte, pas de marchandise qui part’. Un chèque n’est pas de l’argent, c’est une promesse de paiement. La seule chose qui compte, c’est le crédit effectif sur le compte. Et attention au mythe du ‘crédit sauf bonne fin’ sur votre relevé : cela ne garantit en rien que le chèque est bon. La banque vous avance l’argent, mais si le chèque est rejeté 10 jours plus tard, elle le reprendra sans hésiter. »
La prudence, votre meilleure assurance contre les impayés
Dans le monde des affaires, la confiance n’exclut pas le contrôle. Ne laissez jamais un client pressé vous forcer la main avec un justificatif de paiement douteux. La seule preuve de paiement valable est l’argent réellement et définitivement crédité sur votre compte. En privilégiant les moyens de paiement modernes et sécurisés, vous vous protégerez efficacement contre le risque de fraude et d’impayé.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Un client m’a payé avec un chèque volé, quels sont mes recours ?
Malheureusement, vos recours sont très limités. Le chèque sera rejeté et vous devrez porter plainte pour escroquerie. Cependant, si l’escroc n’est pas identifié, les chances de récupérer votre argent ou votre bien sont très faibles. C’est pourquoi la prévention est si importante.
📲 Le paiement via une application mobile (Paypal, Lydia…) est-il sûr ?
Oui, à condition de bien l’utiliser. Un paiement « entre proches » sur Paypal, par exemple, n’offre aucune protection au vendeur. Il faut exiger un paiement « Biens et Services », qui inclut une protection. Vérifiez toujours que vous avez reçu l’argent sur votre propre compte Paypal avant de donner le bien, et ne vous fiez jamais à un simple e-mail de confirmation qui peut être un faux.
⚖️ J’ai un chèque impayé, que puis-je faire pour récupérer mon argent ?
Si un chèque revient impayé, vous pouvez demander à votre banque un « certificat de non-paiement ». Ce document vous permet ensuite de faire appel à un huissier de justice pour engager une procédure de recouvrement forcé contre le débiteur, sans avoir à passer par un procès. La procédure reste cependant longue et son succès dépend de la solvabilité de votre client.









